Aujourd’hui, la pluie m’a parlé de toi.
Elle est venue doucement, d’abord en bruine timide, comme si elle n’osait pas déranger.
Puis elle s’est mise à tomber plus fort, comme si elle avait trop longtemps retenu ses larmes.
Je l’ai laissée entrer.
Elle s’est glissée dans mes pensées, dans mes souvenirs, dans les silences que je garde pour moi.
Tu sais, il y a quelque chose dans le froid et l’humidité
qui rend les émotions plus franches comme si le cœur, transi, n’avait plus la force de mentir.
Alors j’ai pensé à toi.
À ce que j’aurais voulu te dire.
À ce que j’aurais voulu entendre.
La pluie m’a demandé si je t’écrivais encore.
Je lui ai dit que non, que les mots s’étaient tus.
Elle a froncé les gouttes, comme pour me gronder.
Elle m’a dit que les silences sont des prisons, et que les lettres sont des clés.
Alors voilà. Je t’écris.
Sans savoir si tu liras.
Sans savoir si tu comprendras.
Mais avec cette pluie pour témoin, je t’envoie un peu de moi.
Un peu de ce que je n’ai jamais su dire autrement.
Je t’espère bien.
Je t’espère en paix.
Et si jamais tu entends la pluie, pense à moi.
Elle saura te murmurer ce que je n’ai pas su écrire.
**Sous les nuages, avec tendresse,**
Moi.